Voici le premier numéro du Hublot pour l'année 2000--2001. De nouvelles rubriques remplacent celles de l'an dernier, avec des articles sur LATEX, Internet, le forum des élèves, la sécurité informatique, et un grand cours à suivre sur les ordinateurs.
http://www.eleves.ens.fr/tuteurs/
/tuteurs/docs/hublot/
Nous sommes toujours à votre disposition pour toutes questions et
suggestions: tuteurs@clipper
. Vous pouvez
aussi mettre un mot dans le casier de Marie-Lan Nguyen. Enfin, n'oubliez pas
que quand vous tapez qui
, les tuteurs ont leur nom souligné:
n'hésitez pas à nous solliciter!
Dans cette rubrique, on parle de l'utilisation pratique des machines Unix et de LATEX. De numéro en numéro, nous indiquerons diverses commandes Unix, qui avaient été abordées de façon détaillée l'an dernier, et que l'on se contentera de présenter. La section «Config conscrits» explique comment se servir de l'interface graphique des stations. Enfin, la rubrique LATEX va passer en revue divers problèmes classiques: insérer des figures, macros, réglages, etc.
Dans ce premier numéro de l'année, on revoit les commandes élémentaires abordées dans les numéros de l'an dernier. Toutes les options possibles des commandes ne sont pas indiquées; pour cela, reportez-vous soit aux anciens numéros du Hublot, soit au site des tuteurs.
pot
: affiche le menu du pot. Il existe aussi
les options -jourdan
, hier
, demain
(Hublot, n° 6, avril 2000; unix/divers.html
).
qui
: affiche le plan des salles informatiques.
Il existe aussi les options -infi
, -46
,
-jourdan
, etc (Hublot, n° 1, novembre 1999; unix/communiquer.html
).
anniversaire
: affiche la liste des gens dont
c'est l'anniversaire aujourd'hui (Hublot, n° 3, janvier 2000; unix/communiquer.html
).
finger
login: donne des
informations sur l'utilisateur dont on indique le nom de login
(Hublot, n° 5, mars 2000; unix/communiquer.html
).
date
: affiche la date et l'heure exactes.
(Hublot, n° 2, décembre 1999; unix/divers.html
).
cal
: affiche le calendrier du mois en cours
(Hublot, n° 2, décembre 1999; unix/divers.html
).
hachette
mot: permet d'interroger un
dictionnaire français (Hublot, n° 4, février 2000; unix/divers.html
).
webster
mot: permet d'interroger un
dictionnaire anglais unilingue (Hublot, n° 4, février 2000; unix/divers.html
).
Le mois prochain, on présentera les commandes de base pour manipuler fichiers et répertoires sous Unix.
Sous Windows et MacOS, il existe une seule interface*, identique sur tous les ordinateurs utilisant ce système. Les utilisateurs peuvent ensuite la personnaliser, dans la limite de ce que le fabricant a prévu.
Sous Unix, il n'existe pas d'interface standard, commune à tous les systèmes, même si chaque fabricant propose une interface par défaut*. Chaque utilisateur est libre de choisir ses couleurs, le nombre et l'emplacement des fenêtres, le contenu de ses menus, les réactions de la souris, les raccourcis claviers, etc. Une «configuration» est l'ensemble de ces choix techniques.
Comme il est en fait assez difficile de programmer soi-même son interface, certains gourous ont créé une configuration spéciale que l'on installe sur les comptes des conscrits: c'est la config conscrits. Elle comporte des choix graphiques (taille et nombre des fenêtres, boutons disponibles, menus...) et logiciels (logiciels lancés par défaut*, activation d'options particulières, et un tas d'autres choses que vous ne voulez pas savoir).
Éric Brunet est à l'origine de la config conscrits (rentrée 1997). La mise à jour de la rentrée 2000 a été faite par Olivier Verzelen. Elle inclut un menu de fond d'écran enrichi (accessible par un bouton «Menu»), un bouton «Fichiers» pour gérer à la souris les fichiers, une fenêtre récapitulant l'actualité de forum, etc.
Il y a deux possibilités: vous n'avez pas du tout la config conscrits, ou vous avez une version antérieure à la rentrée 2000.
configuration
dans une fenêtre et suivez les instructions du
programme. La config conscrits sera installée sur votre compte, et vous
pourrez l'utiliser la prochaine fois que vous vous loguerez. bireme ~ $" configuration --get
Les
modifications prendront effet à la session suivante.Attention: cette commande installe toute la config
conscrits. Pour savoir comment en récupérer une partie seulement, allez voir
sur notre site: unix/config/2002/configure.html
Le mois prochain, on parlera des fenêtres: différents types, et utilisation des boutons.
Ce mois-ci, on présente brièvement le principe et les avantages de LATEX, ainsi que des généralités bibliographiques: que lire sur LATEX, sur le Web ou sur papier.
LATEX1 est un logiciel qui permet de réaliser des documents de haute qualité typographique, c'est-à-dire couramment des documents «sérieux»: mémoires de maîtrise, thèses, lettres, CV. etc. Les matheux l'utilisent abondamment parce qu'il est très fort pour taper des formules. Les littéraires l'apprécient de plus en plus pour sa qualité et sa puissance, une fois surmonté le premier contact parfois rebutant...
Dans son principe, LATEX est très différent des logiciels de traitement de textes grand public comme Word. Un traitement de textes permet à la fois la saisie du texte, et sa mise en page: vous voyez directement le résultat (c'est ce qu'on appelle un système WYSIWYG: What you see is what you get).
Au contraire, LATEX est basé sur un balisage du texte: au milieu du texte proprement dit, vous insérez des commandes qui sont autant d'indications de mise en page. Ce que vous tapez n'est pas directement mis en page, il faut passer par une étape intermédiaire de compilation. C'est très déroutant au début, car on n'a pas l'habitude de travailler avec deux versions du document, une «brute», et une mise en page.
À quoi bon se compliquer la vie? Un traitement de textes est bien plus facile à utiliser et à prendre en main, surtout quand il s'agit de faire un CV de deux pages, ou un petit document de cinq pages. C'est en fait sur la longue durée (et le grand nombre de pages) que LATEX révèle sa puissance: gestion intégrale et sans erreur de la mise en page, qualité du résultat, gestion de tous les espacements, numérotations automatisées, facilité à créer des macros, simplicité de saisie.
On ajoutera à ça le fait que travailler avec LATEX signifie en pratique travailler sur les machines Unix2, qui sont sauvegardées, qu'il y a bien plus de personnes compétentes et disponibles pour vous aider avec LATEX, et que ce logiciel (comme les systèmes Unix en général) ignore les virus...
Ce tableau récapitule les commandes à utiliser pour faire du
LATEX (pour les commandes LATEX
proprement dites, reportez-vous aux lectures indiquées ci-dessous). On a mis
nedit
comme éditeur, mais vous pouvez prendre n'importe lequel.
Écrire |
nedit
bofichier.tex
|
Compiler |
latex bofichier.tex
|
Voir |
xdvi
bofichier.dvi
|
Imprimer |
dvips bofichier.dvi
|
Vous pouvez aussi utiliser le logiciel xlatex
, qui réunit chacune
de ces fonctions en une seule interface (cliquer sur la plume pour lancer
l'éditeur, sur l'oeil pour afficher le DVI, etc). Attention,
xlatex
ne tourne pas sur les PC Linux.
Il existe de nombreux ouvrages et textes en ligne consacrés à LATEX. Voici les meilleurs:
ftp://ftp.lip6.fr/pub/TeX/CTAN/info/lshort/french/flshort-3.20.dvi
http://www.grappa.univ-lille3.fr/FAQ-LaTeX/
/tuteurs/logiciels/latex/
Le mois prochain, on parlera de la compilation d'un document en LATEX: principe, messages d'erreurs, fichiers annexes.
-- Nicolas George, Émilia Robin
Cette rubrique a pour but de présenter diverses utilisations des machines Unix, en indiquant à chaque fois les logiciels disponibles, et en présentant certains d'entre eux. Ce mois-ci, on va expliquer comment on «écrit» sur les machines Unix, c'est-à-dire ce que sont les éditeurs de textes. Le mois prochain, on parlera des traitements de textes disponibles sur les stations, et de l'interaction avec Word.
Vous avez sans doute l'habitude d'utiliser un traitement de textes: ces logiciels permettent à la fois d'écrire du texte (le modifier, le remplacer, etc), et de faire leur mise en page (gras, listes, etc).
Il existe aussi des traitements de textes sous Unix3, mais leur usage est en fait assez marginal. On préfère utiliser des éditeurs de textes. Ces logiciels servent à écrire le texte, uniquement, sans mise en page particulière. C'est ce qui les différencie des traitements de textes. On se sert d'un éditeur de textes dès qu'on a besoin d'écrire du texte: taper un cours, noter des idées au vol, écrire un courrier, faire une page Web...
Dans le cas des documents dits «sérieux» (rapports, etc), l'étape de mise en page se fait avec LATEX.
Pour lancer un éditeur,
vous tapez son nom dans une fenêtre, suivi du nom du fichier que vous voulez
éditer. Par exemple, vous utilisez nedit
pour écrire le fichier
exercice
:
bireme ~ $ nedit exercice
Si le fichier n'existe pas, il sera créé, si le fichier existe, il est ouvert et vous pouvez continuer à écrire du texte dedans.
Il existe un certain nombre d'éditeurs de textes, qui se distinguent par leur apparence, leur complexité, leurs performances. Pour ne pas rentrer dans les guerres de religion entre partisans de tel ou tel éditeur, nous en resterons ici à des critères esthétiques pour différencier les éditeurs.
La première grande différence est celle du «mode texte» et du «mode graphique»:
pine
ou de forum
. Les logiciels en mode texte ont généralement un aspect plus austère que les logiciels en mode graphique; ils s'utilisent le plus souvent avec le clavier. Leur utilisation est donc moins aisée dans un premier temps. En contre-partie, ils sont souvent bien plus rapides (à fonctionnalités identiques).
Surtout, ce sont les seuls à pouvoir s'utiliser à distance: quand vous vous connectez par telnet depuis un Mac de l'Infi ou une machine aux États-Unis, vous pouvez lancer ces programmes et les utiliser comme si vous étiez à l'École; ce n'est pas possible avec un logiciel en mode graphique.
Il existe un certain nombre d'éditeurs en mode texte: pico
,
nano
, joe
, vim
, et d'autres en mode
graphique, plus conviviaux: nedit
, kedit
.
emacs
et xemacs
sont capables de se lancer en mode
texte ou en mode graphique, selon les possibilités. xemacs
est
beaucoup plus joli, et aussi beaucoup plus lourd, qu'emacs
.
La seconde différence concerne la mise en couleur du texte. Quand on écrit en LATEX ou en HTML, il y a un certain nombre de commandes spécifiques, qui ne sont pas du texte proprement dit, mais des commandes de mise en page. La colorisation syntaxique consiste à mettre ces commandes en valeur avec des couleurs, pour faciliter la frappe du texte4. C'est dix fois plus confortable...
Les éditeurs identifient le type de syntaxe en fonction du suffixe du fichier
(par exemple, un fichier LATEX a un suffixe
.tex
). N'oubliez donc pas le suffixe dans le nom du fichier.
Les éditeurs en couleur sont vim
, xemacs
et
nedit
(si on active l'option).
Tout dépend de vous,
de vos goûts, de vos habitudes, si vous aimez la souris ou pas, si vous aimez
la couleur ou pas. Essayez plusieurs éditeurs, et faites votre choix...
Les éditeurs sont compatibles entre eux: commencer à écrire
avec joe
n'impose pas de continuer avec joe
. Vous
pouvez changer en cours de route sans problème, le texte restera identique. Il
n'y a pas de problèmes de compatibilité entre éditeurs (contrairement aux
traitements de textes).
Nous présentons ici deux éditeurs simples: pico
, l'éditeur
intégré de pine
, et nedit
, un éditeur graphique
facile à utiliser.
pico
C'est l'éditeur
intégré de pine
, et l'un des plus simples que l'on puisse
imaginer; c'est aussi l'éditeur par défaut* de la config conscrits.
pico
est un éditeur en mode texte, et en noir et blanc. Les
commandes qui suivent peuvent bien sûr servir aussi dans pine
,
sauf ^X
(qui sert à envoyer le courrier). On rappelle que
^X
se lit «Control-X» et signifie «appuyer sur la touche Control
en même temps que la touche x
».
^O
|
WriteOut | Sauver le texte |
^X
|
Exit | Sauver et quitter |
^J
|
Justify | Reformater le paragraphe |
^K
|
Cut | Détruire la ligne |
^U
|
Uncut | Restaurer la ligne. Si on a détruit plusieurs lignes à la suite, elles sont toutes restaurées d'un seul coup. |
^W
|
Word | Chercher un mot |
nedit
C'est un éditeur graphique, qui permet d'utiliser la souris (menus déroulants, placement du curseur, copier-coller, etc). Il existe également des raccourcis clavier. Voici les deux fonctions les plus importantes:
Sauver | Save dans
le menu File |
Sauver et quitter | Exit dans le menu
File |
Les autres fonctionnalités se déduisent aisément des menus
(Search
, Undo
...). Le copier-coller
se fait de la manière suivante:
Cut
et Copy
, sélectionnez celui qui vous
intéresse; Paste
.nedit
ne met pas automatiquement la
couleur. Pour activer la colorisation syntaxique, sélectionnez Syntax
highlight
dans le menu Preferences
.
Cette rubrique consacrée à Internet aborde deux grands sujets: d'une part elle présentera au fil de mois les divers aspects d'Internet, en commençant ce mois-ci par des généralités (vous pouvez d'ores et déjà vous reporter à notre site, rubrique Internet). D'autre part, elle expliquera progressivement comment lire le forum des élèves; ce mois-ci, on essaye de vous montrer que ce n'est pas qu'un «truc pour informaticiens», et que vous avez tout à gagner à y jeter régulièrement un coup d'oeil...
L'Internet n'est pas géré par une entreprise centralisée, comme le réseau Minitel (Transpac) de France Télécom. C'est une interconnection de divers réseaux, certains à grande distance, gérés en général par des compagnies téléphoniques, d'autres locaux... comme le réseau interne de l'ENS. Le point commun de ces réseaux est qu'ils utilisent tous le même protocole de communication*, appelé TCP/IP. Divers services ont été bâtis dessus, qui sont:
Tous ces services correspondent à des logiciels spécifiques, que nous citerons. On insistera aussi sur le principe de fonctionnement, les règles de sécurité et les codes de bonne conduite en usage.
Le mois prochain, on parlera du courrier électronique.
-- David Monniaux
Forum est un système de discussions interne à l'ENS: c'est un lieu de bavardages entre élèves (et anciens élèves, magistériens, pensionnaires étrangers). On y parle de choses sérieuses et moins sérieuses: de l'informatique aux problèmes de société, de l'orthographe aux questions de scolarité, de la théorie de l'Évolution aux derniers ragots entre normaliens.
Forum est d'abord une source d'informations: par exemple, les messages collectifs y sont redirigés6, les annonces de séminaires, de spectacles, de soutenances de thèse, de soirées, y ont des groupes dédiés.
D'autre part, c'est un moyen efficace d'obtenir des renseignements sur nombre de sujets, informatiques mais pas seulement (ah, les cours de droit de Marie-Lan...).
C'est également un lieu de discussion sur divers sujets polémiques. Parmi les
discussions enflammées de cette année, citons «Le calvinisme et la
prédestination» (conti religion
), «Différence entre gauche et
droite, libéralisme et progressisme» (conti politique
),
«L'Académie fait-elle autorité sur le français» (conti
orthographe
), etc. Belle occasion de confronter des points de
vue...
Les discussions de forum se déroulent dans des groupes de discussion, appelés, pour des raisons historiques, contis (continuum, continua).
Un conti est censé regrouper les messages tournant autour d'un sujet donné.
Comme forum en possède beaucoup, il sont organisés suivant une hiérarchie
thématique (ce sera l'objet du prochain numéro). Quand vous lancez forum pour
la première fois, vous êtes abonnés à trois contis: bienvenue
,
annonces
(lequel regroupe les annonces importantes) et
syst.annonces
. Cela signifie que forum vous proposera de lire les
nouveaux messages de ces groupes au fur et à mesure de leur apparition:
bienvenue
contient dix messages, qui présentent forum.
annonces
contient les annonces de l'administration. C'est
aussi là que sont redirigés les courriers collectifs. syst.annonces
contient les annonces concernant les moyens
informatiques (fermeture et occupation des salles, nouveaux logiciels,
etc). Quand vous
vous loguez7,
vous avez une petite fenêtre appelée Forum
, qui vous indique
l'état de votre lecture de forum:
Ici, il est indiqué que le groupe de discussion
divers.traductions
a été créé depuis la dernière fois que vous
avez lu forum; vous avez 10 messages non lus dans bienvenue
(ce sont des messages d'aide), et 1 message dans annonces
.
Il se peut qu'il y ait un tas d'autres messages dans d'autres groupes, mais tant que vous n'y êtes pas abonnés, vous ne les lisez pas automatiquement en lançant forum, et ces messages ne sont pas annoncés par ce petit logiciel. Enfin, quand vous lisez forum, vous ne lisez pas les messages vieux de plus d'une semaine.
Pour lancer forum, il suffit de cliquer sur «Lire forum
», ou
encore sur l'icône Forum (boutons en haut à gauche), ou bien de taper
forum
dans une fenêtre.
Vous vous retrouvez dans un groupe de discussion auquel vous êtes abonné; appuyez sur la barre d'espace pour lire le message suivant. Vous passez automatiquement d'un conti où tous les messages sont lus au conti suivant.
Quand il n'y a plus rien à lire dans les contis auxquels vous êtes abonnés, forum affiche «Rien de nouveau».
Pour quitter, il suffit de taper q
.
Lancer | Icône «Forum» ou taper
forum |
Lire | Barre d'espace |
Quitter | Taper q |
Outre les Gentils Tuteurs, vous avez diverses façons de vous renseigner sur le forum des élèves:
internet/forum/
?
») contient
beaucoup de choses, mais est parfois un peu difficile. La section 8 de
l'aide est la plus lisible. bienvenue
, dont cette série d'articles s'inspire.
Le mois prochain, on présentera les différents groupes de discussion.
-- David Madore, Émilia Robin
Ce cours va s'étendre sur toute l'année. Il va passer en revue les différentes composantes d'un ordinateur, écran, mémoire, clavier, disques, etc, pour expliquer à quoi ils servent, quelles sont leurs caractéristiques, à quoi correspondant les sigles cabalistiques qui leur sont associés, etc. Il est destiné à des non-spécialistes, qui ont envie d'en savoir un peu plus sur cette chose qui encombre leur bureau...
L'ordinateur, sujet de tant de fantasmes chez les auteurs de science-fiction des années 1950, est désormais une bestiole mieux connue, maîtrisée, domestiquée autant que le serait un chat. Tout d'abord, disons-le tout net: l'ordinateur est partout, et on ne peut plus vivre en l'an 2000 sans savoir ce que c'est.
Oh, bien sûr, on peut subsister sans cette grosse boîte métallique reliée à une sorte de télévision. Mais avez-vous déjà utilisé un magnétoscope? Conduit une voiture récente? Payé vos courses avec une carte bleue? Regardé l'heure sur une montre à quartz? Dans tous ces gestes qui semblent simples, vous avez fait tourner un ordinateur. Un discret, un insidieux, un fourbe, certes. Mais un ordinateur quand même.
Aussi, cette entité étant aussi répandue que les cafards dans les égoûts, mieux vaut se renseigner sur cette infection électrotechnique de notre belle société. Nous allons donc nous approcher de la bête, l'amadouer, puis l'assommer, lui ouvrir les tripes et regarder dedans.
En première approche, l'ordinateur est une grosse boîte en métal et plastique; sur l'avant, des fentes, des lampes, quelques boutons. Sur l'arrière, d'autres fentes, des prises électriques de formats divers, un fouillis de câbles. Au bout des câbles, on trouve divers autres appareils: une sorte de télévision (qu'on appelle écran, ou moniteur), une plaque avec une centaine de touches couvertes de glyphes (le clavier), un petit boîtier rondouillard tenu en laisse (ah, ça, c'est le «mulot»!). Des gros câbles relient l'écran et la boîte centrale à des prises murales: apparemment, ce truc marche à l'électricité.
On appuie sur le plus gros des boutons de la face avant de la grosse boîte
(car un sidérant instinct nous apprend que c'est probablement la commande
d'allumage): gagné, quelque chose bouge. La boîte vrombit, des lumières
clignotent, de l'air chaud sort par les fentes à l'arrière; soit la bête
respire, soit il y a un ventilateur dedans. Des lumières vertes s'allument sur
le clavier. L'écran s'agite, se couvre d'indications cabalistiques; certains
mots semblent écrits en une langue humaine. Ça bouge. Au bout de quelques
minutes, l'écran se vide à peu près, et ne contient plus qu'une obscure
référence, et l'énigmatique mot login
. Plus rien ne semble
bouger, sauf le ventilateur.
On touche à la souris: un petit rectangle gris apparaît. Il reproduit sur
l'écran les mouvements du mulot. Amusant. Mais ça ne semble pas très utile. On
essaie le clavier; on appuie sur une touche: le glyphe correspondant apparaît
à l'écran. On appuie sur d'autres touches: d'autres glyphes s'inscrivent à la
suite. Magique! On rigole bien cinq minutes avec ça. Mais la machine s'entête
à ne rien faire, sinon déclarer login incorrect
.
On ne progresse pas ainsi; l'heure est venue de passer à une méthode plus intrusive. On maîtrise l'animal en l'affamant (on débranche la prise électrique), puis on le ceinture et on l'ouvre avec un tournevis.
À l'intérieur, un spectacle grandiôôse apparaît: un enchevêtrement de fils, des plaques bariolées de traits en couleur, des pustules noires rectangulaires partout. En regardant de plus près, on commence à entrevoir une structure. On retrouve une boîte qui doit contenir un des ventilateurs; elle est reliée au gros bouton d'allumage, et le courant électrique arrive dedans. Au fond de la boîte, une grande plaque en plastique, sur laquelle sont collés des petits boîtiers de plastique noirs; d'autres plaques de plastique, semblables mais plus petites, sont plantées dedans. Au centre se dresse une ziggourat de tubulures et de petits ventilateurs; elle est encore chaude: c'est le cerveau du bestiau, certainement.
À côté, il y a quelques boîtes annexes, grisâtres, reliées par des nappes de fils à la plaque centrale, et à la boîte du ventilateur. Elles sont différentes entre elles, leur usage est obscur; certaines débordent sur la face avant et correspondent aux fentes étranges qu'on avait précédemment observées.
Un quidam passe par là, et nous parle. Une chance! C'est un habitué des lieux. Il nous annonce être le propriétaire de l'animal que nous avons découpé, et ce meurtre ne l'enchante guère. Mais, après une rapide inspection du corps, il dit que nous n'avons pas définitivement endommagé la bête. Afin de calmer son esprit, nous expliquons notre démarche, strictement scientifique. Alors il maugrée un peu, semble pester contre un asile de fous où on laisserait rentrer n'importe qui (le Ciel nous préserve d'y aller nous-mêmes), puis se décide à nous guider dans ce monde merveilleux de l'informatique.
Notre Guide prend la parole d'un ton solennel, et entonne le premier vers du chant qui changera à jamais notre connaissance du monde: «Au commencement était le Verbe...»
-- Thomas Pornin
Cette rubrique va traiter de sécurité informatique, sous différents aspects: protection des données personnelles, sécurité sur le Web, cryptage, etc. Ce sont des questions importantes, qui ne concernent pas seulement les informaticiens, ou ceux qui voyagent beaucoup. Même le «simple utilisateur» qui ne se connecte que pour lire son courrier, éventuellement parfois à distance, est concerné par la sécurité informatique. Ne faites donc pas l'impasse sur cette section... Ce mois-ci, on vous parle des mots de passe.
Un mot de passe sert à vous identifier avant de vous donner accès à des ressources ou à des données. Un certain nombre de règles, qui peuvent paraître contraignantes ou arbitraires, surtout quand on n'est pas un accro des ordinateurs, régissent son usage.
D'une part, en signant la charte au début de l'année, vous vous êtes engagés à la vigilance et à la confidentialité en ce qui concerne votre mot de passe, et votre droit d'accéder au système informatique:
2-1. L'utilisation des ressources informatiques de l'École est soumise à autorisation préalable. Cette autorisation est concrétisée par l'ouverture d'un compte.
4-1. Tout utilisateur doit choisir des mots de passe sûrs respectant les recommandations de l'administrateur-système. Ces mots de passe doivent être gardés secrets, ne doivent pas être écrits et en aucun cas être communiqués à des tiers. À la demande des administrateurs-système, ils doivent être changés.
4-7. Les utilisateurs doivent s'abstenir de toute tentative de falsification d'identité.
Mais au delà de ces considérations juridiques, comme dit la RATP, «La sécurité est l'affaire de tous». Si vous communiquez votre mot de passe, si vous ne vous déloguez pas, si vous n'utilisez pas les logiciels sécurisés que l'on vous détaillera au fil de l'année, vous pouvez vous faire pirater, et un pirate peut faire ce qu'il veut avec la machine, volontairement ou pas.
Par exemple, écraser par erreur un beau mémoire de maîtrise avec des programmes qui lui serviront à pirater d'autres machines.
Par exemple, envoyer des courriers électroniques embarrassants.
Par exemple, stocker des logiciels ou des fichiers multimédia piratés qui risquent d'attirer des ennuis tant du point de vue de la saturation des ressources de la machine (on ne peut plus travailler) que du point de vue légal.
Par exemple, s'en servir comme «camp de base» pour pirater d'autres machines, ce qui est toujours gênant lorsqu'on doit convaincre le reste du monde que non ce n'est pas moi qui ai essayé de pirater le FBI.
On reprend ici un article paru dans le numéro 1 du Hublot, en novembre 1999.
Tout d'abord, sachez que seuls les 8 premiers caractères de votre mot de passe sont pris en compte. Ensuite, il y a des mots de passe à éviter absolument:
12345678
ou qwertyui
.Un bon mot de passe doit contenir des majuscules et des minuscules, des chiffres, des lettres, des ponctuations. Ne mettez pas de caractères accentués ou bizarres dans votre mot de passe, vous pourriez avoir des problèmes quand vous passez d'un système à l'autre.
Votre mot de passe ne doit pas non plus être trop difficile, sans quoi vous mettriez trop de temps à le taper, et quelqu'un pourrait le surprendre.
Sachez que le SPI teste les mots de passe des utilisateurs et prévient ceux qui en ont un trop simple. En outre, par sécurité, il désactive les mots de passe de ceux qui ne se sont pas logués depuis plus de trois mois. Dans ce cas, il faut se rendre physiquement au SPI pour se faire rouvrir son compte.
Il peut vous arriver d'oublier votre mot de passe. Dans ce cas, il faut aller voir le SPI (passage bleu, au rez-de-chaussée du bâtiment Rataud) qui vous en donnera un nouveau.
C'est un sigle anglais (Frequently Asked Questions, questions fréquemment posées»), adapté en français comme «Foire Aux Questions». Comme son nom l'indique, cela désigne une liste de questions courantes à propos d'un sujet donné.
Quand vous arrivez quelque part sur Internet (un groupe de discussion, une page Web, etc), il faut commencer par lire la FAQ: dans 90% des cas, quelqu'un d'autre a déjà rencontré le même problème que vous, et la réponse existe déjà...
L'interface est ce qui permet la communication entre l'ordinateur et l'utilisateur. En pratique, c'est «ce à quoi ressemble votre écran quand vous vous connectez».
Se dit d'une option, d'un comportement, etc, qui est choisi tant que l'utilisateur n'a pas fait explicitement mention du voeu contraire. Ces choix ont été faits par l'administrateur (dans le cas de la config conscrits, par des gourous).
«Par défaut, le logiciel de courrier de la config conscrits est
pine
» (c'est lui qui est lancé quand on clique sur «Courrier»).
«Par défaut, la config conscrits lance une seule grande fenêtre». «Par défaut,
la fiche annuaire figure aussi dans l'annuaire électronique».
Dialecte commun à des machines pour permettre leur communication.
Le Hublot est le journal des tuteurs
informatiques de l'ENS. Il paraît chaque mois à 300 exemplaires. Il est
également disponible sur le Web:
http://www.eleves.ens.fr/tuteurs/docs/hublot/
.
Rédaction: Émilia Robin.
Ont collaboré à ce numéro: Denis Auroux, Nicolas George, David Madore, David Monniaux, Thomas Pornin.
Merci à Laurent Bercot, Hélène Duquennoy, Annick Grandemange, Catherine Le Bihan, Vincent Nesme, Jérôme Plût pour leurs relectures.
xforumco
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